Sombre polar sur palette exaltée

Par James Benoit · L'ŒIL

Le 28 septembre 2016 - 151 mots

RENTRÉE LITTÉRAIRE - Suicidé, Van Gogh ? Peut-être bien, peut-être pas. Écrit à la première personne comme le journal intime de l’amante d’un Van Gogh sur ses derniers jours, le récit de Jean-Michel Guenassia extrapole sur les faits historiques et nous emmène à la quête de l’hypothèse romanesque d’un drame à Auvers-sur-Oise.

L’écriture est vivante et colorée, et nous fait vibrer dans l’atmosphère subtile et chamarrée qui parcourt les fibres des toiles du peintre. Cependant l’intrigue s’empêtre parfois dans les méandres hasardeux d’une bluette trop appuyée. Le cheminement de l’héroïne semble incarner à lui seul les débuts incertains de l’émancipation féminine, parti d’une volonté rageuse de libération des carcans familiaux pour se refermer sur les fluctuations naïves d’un conte de fées artistique. Et l’enquête qui se trame dans les à-côtés passe à deux pas du polar mordant et noir qu’on aurait voulu voir jaillir et déborder des palettes exaltées du peintre.

La Valse des arbres et du ciel

Jean-Michel Guenassia, Albin Michel, 304 p., 19,50 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Sombre polar sur palette exaltée

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