Lancé l’année dernière, l’hebdomadaire « Semaine » s’appuie sur des partenariats publics et privés pour dresser un panorama de l’art en train de se faire.
C’est l’histoire d’une idée aussi simple que juste : évidente comme l’idée de nommer un hebdomadaire « Semaine ». Si vous songez par là-dessus que l’hebdomadaire est exclusivement consacré à l’art contemporain, et qu’avec tout cela il « marche », vous conviendrez qu’il y a là un projet éditorial à regarder de plus près. Depuis le numéro 1, en avril 2004, sont parus une cinquantaine de numéros de ce cahier de seize pages couleur piquées de 17 cm sur 24, sur le même principe : l’éditeur propose le cadre éditorial, se charge de la production et d’une partie de la diffusion ; chaque numéro est produit avec un partenaire, institution publique, association, galerie, qui apporte la matière et préachète une partie du tirage. Qu’en ressort-il ? Pas seulement une prestation éditoriale à bon compte, catalogue cheap et externalisé. Avec les numéros souvent monographiques ou portant sur des projets collectifs spécifiques (expositions ou autres), Semaine propose un format éditorial « sur un principe qui n’avait pas d’équivalent jusque-là, très précieux pour donner de la visibilité à des lieux d’art isolés, dans le temps même des projets, grâce à une dynamique de périodique », souligne Dominique Abensour, directrice du Quartier, centre d’art contemporain de Quimper. Un format qui donne aussi un espace de travail à tel ou tel projet spécifique des artistes. Ce sont d’ailleurs souvent les numéros dans lesquels ceux-ci sont intervenus directement qui répondent le mieux au projet éditorial de Gwénola Ménou, fondatrice des éditions Analogues, qui publient Semaine. Mais l’hebdomadaire intéresse toutes sortes de partenaires, les parisiens compris (le Musée d’art moderne de la Ville de Paris ou la galerie Xippas), et, plus largement, des Fonds régionaux d’art contemporain (PACA, Champagne-Ardenne), des centres d’art (Centre photographique d’Île-de-France à Pontault-Combault, La Synagogue à Delme, en Moselle) ou des associations (art3 à Valence ou 40mcube à Rennes) ; et encore le Mamco à Genève ou le Musée d’art contemporain de Lyon. Bref : à la singularité et la souplesse éditoriale s’ajoute un équilibre économique bien trouvé au travers des partenariats, qui permettent une diffusion auprès de plus de 400 abonnés, et d’un réseau de librairies spécialisées, encore à élargir, sans doute. Au demeurant, la pérennité du projet s’affirme : Semaine réunit en coffret les numéros, dans l’ambition que la somme de ces ouvertures hebdomadaires sur les projets en cours constitue un portrait de la scène, un témoignage des réalités vivantes. On rejoint là le projet initial de Gwénola Ménou d’une maison d’édition spécialisée en art contemporain, avec à l’esprit l’idée, déjà formulée avec le livre publié en novembre 2004, Capriccio sur Adrian Schiess par Denys Zacharopoulos (160 pages couleurs, 29 euros), de monographies sur les projets en cours des artistes, ouvertes sur le travail de l’atelier. Un regard précis, qui tient sans doute à la double expérience de l’éditrice en centre d’art (au Domaine de Kerguéhennec) et dans l’édition (chez Actes Sud). Reste à savoir si la diversité des titres produira plus qu’un kaléidoscope. En veillant à l’originalité de textes d’auteurs, en réunissant des artistes et des projets de qualité, ce qui se vérifie dans l’ensemble jusque-là, la bonne idée pourrait devenir un document de référence, en vis-à-vis des livres à venir.
Derniers exemplaires parus :
Semaine 18.05 : Jean-Pierre Bertrand, In Search of the Miraculous, n° 48, Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper ; Semaine 19.05 : Apostolos Géorgiou, texte de Denys Zacharopoulos, n° 49, galerie Xippas, Paris ; Semaine 20.05 : Paul Pouvreau, texte d’Antonia Birnbaum, n° 50, École supérieure des beaux-arts, Marseille ; Semaine 21.05 : Veronique Décocter, Bac à sable et niveaux d’((((o)))), n° 51, Civa, Bruxelles ; Semaine 22.05 : Mehdi Moutashar, n° 52, galerie Verney-Carron,
Villeurbanne. Le numéro : 4 euros. Analogues est basé à Arles (www.analogues.fr).
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°216 du 27 mai 2005, avec le titre suivant : Semaine après Semaine