Pour Doisneau, l’atelier de tout artiste qui se respecte devait respirer la térébenthine.
Le photographe aimait la peinture, la vraie, et quand il tirait le portrait d’un peintre ou d’un sculpteur, il le photographiait presque toujours au travail, la palette ou le ciseau à la main. À regarder ses images, la psychologie de l’artiste l’intéressait peu ; ce qui comptait c’était l’acte de la création, dans l’atelier même.
À partir des années 1940, la presse offre au photographe l’opportunité d’aller y voir de plus près. Vrai, Vogue, Paris Match, Le Point et, à partir de 1954 avec le portrait de Jean Hugo, L’œil lui commandent les portraits d’Utrillo, Léger, Foujita… et d’autres artistes dont les noms ne résonnent plus aujourd’hui : Henri Héraut, Bernard Villemot, Rina Rosselli, etc. Doisneau les contactait directement ou par l’intermédiaire d’un ami, et prenait rendez-vous. « Picasso avait donné son accord », a-t-il écrit au sujet de la séance photo programmée avec le maître. Ainsi Doisneau était attendu : sous son bleu de travail, Henri Laurens a noué sa cravate. Charles Walch, lui, a lustré ses chaussures. Et c’est ce qui rend leurs portraits si attachants. Un rien figés et désuets aussi.
Robert Doisneau, Portraits d’artistes, Flammarion, 192 p., 140 photos, 45 euros.
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Robert Doisneau : "Portraits d’artistes"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°613 du 1 mai 2009, avec le titre suivant : Robert Doisneau : "Portraits d’artistes"