Promenade parmi les plus beaux instruments du musée de la musique

Cet esprit préside au nouvel ouvrage du Musée de la musique, à la Philharmonie de Paris, qui sélectionne 100 instruments exceptionnels parmi les près de 1 000 objets présentés dans son exposition permanente, et les 7 000 que l’institution conserve au total. Refusant les découpages des traditionnels catalogues de collection, 100 trésors du Musée de la musique fait se suivre autant d’instruments choisis pour leur beauté, leur originalité ou leur rareté, sans hiérarchie de date, de genre ou de géographie. C’est ainsi que le superbe cor à pistons d’Alphonse Sax (le frère d’Adolphe, qui fut le créateur du saxophone) de 1860, reproduit en couverture, suit l’accordéon bisonore en mi bémol de Georges Kanéguissert (vers 1855) et précède un luth sitar indien des années 1980. Si l’on peut regretter la minceur des notices passées au régime sec, l’intérêt de l’ouvrage réside ailleurs : dans la beauté des instruments superbement photographiés et le rythme de la mise en page, signée par l’agence de graphisme parisienne Change is good. C’est donc à la déambulation qu’invite ce livre, à la découverte et à l’étonnement devant l’octobasse de Jean-Baptiste Vuillaume (vers 1850), imposante contrebasse de près de 3,5 m de haut, ou la trompette marine du XVIIe ou XVIIIe siècle – un instrument monocorde à archet, contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom. À l’émerveillement aussi, devant la beauté du luth biwa japonais en forme de poire, ou de la vièle kemençe (avant 1887), véritable objet d’art. Instruments anciens, électroacoustiques (la console Gmebaphone 2, de 1975) ou « lointains » (le tambour à fente garamut océanien) font voyager le lecteur qui n’a, pour cela, qu’à fermer les oreilles et ouvrir les yeux.