Dans le troisième volet d’une trilogie consacrée à la notion de révélation, Alexandre Leupin, spécialiste de la littérature médiévale, analyse l’image de la sexualité mise en œuvre dans les représentations de la divinité, des idoles païennes de l’Antiquité jusqu’aux représentations du Christ à la Renaissance, voire au-delà. Le paganisme se caractérise par la sacralisation de la sexualité, dans « un monde entièrement structuré par l’image où il n’y a rien au-delà de la surface du simulacre ». Dès lors que l’idole se donne comme objet imaginaire et le sexe des dieux comme artifice figuratif, la sexualité humaine est vécue sans rupture avec la divinité. A l’inverse, dans le judéo-christianisme, les images consomment la rupture entre l’homme et Dieu : objet de toutes les méfiances, l’icône n’est qu’un signe sensible de l’infigurable. Face à elles, l’homme se sait incarné et mortel et entre dans une dialectique du désir et de la loi. Le corps du Christ et la présence affirmée de ses organes génitaux n’en sont que plus troublants : Leo Steinberg en a démontré les liens avec l’affirmation de la doctrine de l’Incarnation ; Leupin analyse le renversement du sens qui fonde leur représentation et travaille à la résurgence de l’idole dans l’icône.
Alexandre Leupin, Phallophanies, la chair et le sacré, éd. du Regard, 128 p., 148 F, ISBN 2-84105-119-6.
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Phallophanies, la chair et le sacré
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : Phallophanies, la chair et le sacré