La mort parcourrait-elle le travail d’Éric Poitevin ?
Après des chevreuils cabrés dans leur dernier saut, le photographe s’est penché sur une collection de papillons défunts. Il en a fait un grand livre, au format rectangulaire comme les boites conservants ces lépidoptères. Page après page, ces insectes passent du bleu, du rouge, du vert éclatants de leur vie arrachée, au marron d’un "corps" réduit en poussière. Déjà Poitevin avait immortalisé des nonnes italiennes et des cardinaux de la Curie romaine, vivants mais figés pour l’éternité. Autres sujets, même démarche. "Du sujet de ses photographies – qui importe peu puisque c’est le traitement qu’on lui impose qui fait sens – on retiendra néanmoins que le photographe combine d’une certaine façon, par croisements, la vérité et le souvenir, l’entrain et la froidure. Ce que l’on voit et ce que l’on a cru voir, ce que l’on voudrait voir et que l’on ne verra plus", écrit Michel Frizot, dans un texte accompagnant l’ouvrage.
Eric Poitevin, Les Papillons. William Blake and Co et la Galerie Jean-François Dumont, éditeurs, 250 F.
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Papillons
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : Papillons