Les Édition Assouline publient dans leur nouvelle collection, Mémoire de l’art, un ouvrage consacré à Noa noa de Paul Gauguin. Décevant.
La préface est si confuse qu’après plusieurs lectures, la problématique de l’ouvrage reste toujours aussi mystérieuse. Le texte de Paul Gauguin est curieusement tronqué, les reproductions des aquarelles sont gâchées par un papier brillant qui ne leur sied en aucune façon. Le format trop petit – 16 x 22 cm – oblige à serrer les œuvres et les photos collées par l’artiste, dont plusieurs sont d’ailleurs coupées afin de les faire entrer dans la page. Les auteurs du Noa noa – 30 x 40 cm – édité en 1987 par l’Association des amis du Musée Gauguin de Tahiti et la Gauguin and Oceania Foundation de New York, l’avaient bien compris.
Ce livre, malgré ses dix ans d’âge, est heureusement toujours disponible à la librairie du Musée d’Orsay. Noa noa ne signifie pas parfum, comme l’a recopié Marc Le Bot dans les ouvrages publiés avant le sien, mais exprime l’exubérance, la joie de la nature et du comportement des simples humains, en conformité avec la création originelle.
Les deux idoles, têtes d’homme affublées d’oreilles d’âne, ne correspondent à aucune création ma’ohi, les idoles n’existant pas dans cette culture polynésienne. La tête sculptée par Paul Gauguin, placée à l’entrée de la Maison du Jouir, représente l’évêque des Marquises, Monseigneur Martin – qu’il surnommait Père Paillard –, et manifeste le combat de l’artiste contre l’attitude hypocrite de l’Église à propos de la sexualité.
Pascal Paradis
Noa noa, Éditions Assouline, 80 p., Texte de Marc Le Bot, 99 F.
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Noa noa défiguré
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Noa noa défiguré