La carrière de Messagier (1920-1999) pourrait bien devenir un cas d’école, tant son cheminement est caricatural. Dans les années 1940-1950 – on apprécie les chiffres ronds –, le peintre évolue de la figuration vers l’abstraction. Ses figures massives, héritage de Picasso, perdent leurs cernes au profit de la libération de la couleur. L’Italie et l’Algérie apportent au peintre la lumière indispensable au franchissement du cap de l’abstraction, avec la bénédiction du critique Charles Estienne.
Ces premières années digérées, Messagier atteint sa maturité artistique dans les années 1960. Avec elles vient la consécration : il expose aux côtés des Américains, représente la France à Venise en 1962... C’est le Messagier des grands coups de pinceaux qui lui valent la réputation de « laveur de carreaux », que tout le monde connaît.
Mais voilà, dans les trente dernières années, Messagier revient à la figure. Il vend son âme d’abstrait lyrique. Or, le marché, trop « positiviste », pardonne peu ces revirements. Pourtant le laveur de carreaux n’a rien perdu de son énergie, de son humour, ni de sa superbe. Peignant ses fruits ou son Goldorak, le coloriste continue d’innover et de donner du plaisir. Et c’est là toute l’ambition de ce livre.
Richard Leydier, Alain Jouffroy, Jean Messagier, éd. Cercle d’art, 212 p., 39 €.
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Messagier « laveur de carreaux »... mais pas seulement”‰!
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Messagier « laveur de carreaux »... mais pas seulement”‰!