Véritable obsession contemporaine, le concept d’œuvre d’art totale remonte à la moitié du xixe siècle. Richard Wagner fut le premier à l’avoir formulé alors qu’il se plaignait de la rupture du lien qui unissait les arts et qu’il déclarait vouloir réaliser « l’œuvre d’art de l’avenir ». Rapidement partagé par un très grand nombre d’artistes, ce sentiment s’est imposé au cours du xxe siècle comme l’une des dynamiques les plus prometteuses des avant-gardes qui l’ont animé. Orchestré comme une réflexion autour de la question de la synthèse des arts, l’ouvrage qu’ont dirigé Jean Galard et Julian Zugazagoitia et pour lequel ils ont fait appel à des plumes particulièrement pertinentes s’applique à mettre en évidence qu’un tel concept ne repose pas sur la simple association de techniques, de disciplines ou de médias. À l’appui d’exemples qui balaient largement l’espace et le temps, il propose une analyse des formes très diverses que peut prendre l’utopie d’un tel projet et fait voir comment il s’agit surtout d’une attitude visant à s’inscrire dans une vision ample et globalisante du monde. Du théâtre grec antique à la mondialisation,
en passant par Nietzsche, Rodin, Proust, le Bauhaus, Klein, parmi d’autres, cet ouvrage a le mérite d’offrir au lecteur des pistes de réflexion sans en imposer dogmatiquement aucune.
L’Œuvre d’art totale, contributions de Jean Galard, Julian Zugazagoitia, Antoine Compagnon, Serge Gruzinski, Marcella Lista, Éric Michaud et Glen W. Most, Gallimard / musée du Louvre, coll. « Art et Artistes », 2003, 212 p., 24,50 euros.
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L’Œuvre d’art totale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°550 du 1 septembre 2003, avec le titre suivant : L’Œuvre d’art totale