Collectionneur depuis plus de trente ans, Alessandro Bertolotti lit dans les livres de nu comme dans les livres d’histoire. Leur étude révèle les interdits d’une société, ses revendications, ses blessures, ses révolutions.
Au XIXe siècle, les amateurs de nus voient dans la photographie un meilleur allié que la peinture. Outrage aux bonnes mœurs, le nu doit toutefois revêtir l’apparence du manuel à l’usage des peintres pour circuler. L’édition de nu ne s’assumera que bien plus tard, et sous le manteau. Côté formes, les galbes voluptueux du siècle d’Ingres tranchent avec les nus athlétiques qui porteront, plus tard, l’idéal du nazisme, balayant au passage la sexualité décadente de la république de Weimar.
Les nus surréalistes chantent l’amour libre ; ceux des survivants d’Hiroshima crient les souffrances d’un peuple meurtri. Puis naît la génération contestataire, c’est la révolution sexuelle dans la rue comme dans les livres. Aujourd’hui, le nu ne se cantonne plus à la forme, il raconte des histoires à nos imaginaires débridés.
Mariage réussi de l’érudition et de la belle mise en page, Livres de nus est l’un des ouvrages les plus délicats de cette fin d’année 2007. Plaisirs garantis.
Alessandro Bertolotti, Livres de nus, La Martinière, 280 p., 500 ill., 49 €.
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L’histoire des nus dans les livres sur le papier couchée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : L’histoire des nus dans les livres sur le papier couchée