Aucune monographie n’avait à ce jour été consacrée en français à Giulio Romano, connu de ce côté-ci des Alpes sous le nom de Jules Romain et que louait Shakespeare dans le Conte d’hiver.
Gérard-Julien Salvy comble, avec cette étude, une lacune regrettable. Romano est bien un artiste extravagant, élève turbulent de Raphaël, avec lequel il collabora de près, semble-t-il, à nombre de peintures comme Jeanne d’Aragon (musée du Louvre) ou la Madone à la Rose (musée du Prado). Il est aussi l’auteur d’une série de dessins érotiques, I Modi, inspirés de l’Arétin, qui lui vaudra toute sa vie une réputation sulfureuse. C’est à la cour de Mantoue que Giulio Romano donnera toute la mesure de son talent. Appelé en 1524 par Frédéric, fils de François Gonzague et d’Isabelle d’Este, il réalisera dans la plaine lombarde une œuvre d’art totale, le Palazzo Te. Le vaste bâtiment tient à la fois du domaine agricole et de la modernité des palais urbains. Les fresques qui en décorent toutes les salles (et qui ont été récemment restaurées) ont été réalisées sous sa direction par une pléiade de collaborateurs, dont le Primatice. De la salle des chevaux à la chambre d’Amour et Psyché ou à la salle des géants, le plaisir de peindre, qui ne recule pas devant le grotesque, fait souffler dans l’austère construction un souffle de liberté inouï.
Gérard-Julien Salvy, Giulio Romano, "Une manière extravagante et moderne", éditions de la Lagune, 200 p., 139 ill., 360 F.
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L’extravagant Giulio Romano
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : L’extravagant Giulio Romano