Tour à tour mannequin pour Vogue, photographe, reporter de guerre puis cuisinière gastronomique : Lee Miller a eu de multiples vies.
Sa beauté, ses talents de photographe et son courage durant la Seconde Guerre mondiale, couplés à ses amours avec Man Ray et ses liens avec Picasso et Éluard, ont suscité différentes biographies dont celle de son fils Antony Penrose, Les Vies de Lee Miller,éditée en français par Arléa en 1994. Raconter Lee Miller en BD est une gageure et une première plutôt réussie. Les scénario et dessins de l’Italienne Eleonora Antonioni rendent vivante et sensible l’existence hors normes de la photographe américaine. La composition graphique et l’usage de seulement trois couleurs (noir, blanc et jaune, comme la blondeur de Lee Miller) servent la narration développée en cinq chapitres liés aux grandes périodes d’une vie tourbillonnante. Le langage visuel choisi, très différent des autres BD de l’auteure, crée progressivement une intimité avec le sujet, et ne fraie jamais avec le langage photographique ou documentaire ni l’hagiographie. De la couverture de Vogue aux camps de Dachau en passant par le séjour dans l’appartement d’Hitler à Munich : les grands moments sont convoqués comme les fêlures, notamment celles de l’enfance et des deux dernières décennies marquées par une coupure nette avec ce qui précéda. Certaines planches à ce propos auraient mérité d’être plus claires dans leur propos, en particulier celles relatives au viol subi, enfant, par un ami de ses parents et celles liées aux dernières années rongées par la dépression et l’alcool.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les vies de Lee Miller
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°747 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Les vies de Lee Miller