De toute évidence, les musées nationaux ont clairement compris les bénéfices qu’ils pouvaient tirer de leur présence sur les réseaux sociaux.
Notamment pour s’adresser aux jeunes, un public qui ne vient pas spontanément au musée, mais qui est accro aux nouvelles technologies. Pour s’en convaincre, il suffit de visionner la moisson de vidéos récemment postées par les institutions sur leurs comptes Twitter, Facebook et surtout sur leur chaîne YouTube. En moins de cinq ans, les grands établissements ont ainsi massivement développé des programmes spécialement calibrés pour les smartphones. Ton, contenu, graphisme ou durée adoptent les codes des courts-métrages qui pullulent sur les réseaux sociaux. Fidèle à son esprit pluridisciplinaire, le Musée d’Orsay vient ainsi de lancer la série Une œuvre/Un regard, qui invite des créateurs contemporains à présenter une œuvre du musée. Ces ambassadeurs sont essentiellement des créateurs grand public, à l’image de la chorégraphe Blanca Li, ou bien identifiés des jeunes, comme le musicien Abd Al Malik. L’établissement propose par ailleurs une autre collection très vivante, « Orsay en mouvements », qui joue à la fois sur le storytelling et la pédagogie. Le Centre Pompidou fait lui aussi le pari de la vulgarisation, mais en investissant d’autres outils. L’établissement met en avant la créativité graphique et plastique dans les différents formats courts qu’il développe. La collection « Voulez-vous un dessin ? 2 minutes pour tout savoir sur l’art moderne et contemporain » est ainsi constituée d’un ensemble de petits films d’animation dessinés par Jochen Gerner. Le ton est décomplexé et l’esthétique ludique et efficace, de quoi rendre accessible à tout un chacun des courants considérés comme élitistes ou austères comme l’art conceptuel. Cette collection reprend les mêmes ingrédients qui ont fait le succès de la série Mon œil, des vidéos spécialement conçues pour expliquer l’art moderne et contemporain aux enfants, et produites par le Centre Pompidou depuis 2015. Pour conforter sa présence numérique, le Musée du Louvre a quant à lui choisi une autre stratégie. Depuis 2016, le musée multiplie ainsi les cartes blanches aux vedettes des réseaux sociaux. Le Louvre invite ainsi régulièrement des Youtubers suivis par de nombreux abonnés à réaliser de courtes vidéos dans les salles le jour de fermeture du musée. Seule contrainte pour les invités : faire valider le contenu scientifique par les équipes du musée. Un partenariat donnant-donnant qui a permis de redynamiser la chaîne YouTube du Louvre grâce à des écritures et des univers variés et, à en croire le nombre de vues et de commentaires, de piquer la curiosité d’un public nouveau.
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Les réseaux des musées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°728 du 1 novembre 2019, avec le titre suivant : Les réseaux des musées