Les images rares de l’atelier d’un peintre immuable
Certes les traits du visage se sont creusés et les cheveux bruns ont blanchi. Mais le regard, lui, n’a pas changé, qui demeure aussi dur et scrutateur au fil des ans. L’écharpe nouée autour du cou, elle non plus, n’a pas bougé. Pourtant, plus de vingt ans séparent les deux portraits de Lucian Freud ; celui photographié en 1983 par Bruce Bernard et celui réalisé en 2005 par son assistant, David Dawson, qui reprit le flambeau de « photographe officiel » à la mort du premier, en 2000.
Son image photographique, le peintre et petit-fils de Freud ne l’a jamais aimée et continue, à 85 ans, de ne pas l’aimer. Les deux photos sont donc rares, tout comme les cent trente autres reproduites dans ce livre. « Scènes », au pluriel. Pourquoi n’avoir pas conservé le singulier – scène – tant l’atelier de Freud aux murs maculés de peinture semble, comme le regard, n’avoir pas changé. Sur les toiles aussi, le motif demeure immuable. Le sexe des hommes pendouille inlassablement ; la vision du corps féminin n’est pas plus flatteuse. Elle ne l’a jamais été et ne le sera probablement jamais, tant que peindra Lucian Freud.
Lucian Freud, Scènes d’atelier, photographies de B. Bernard et D. Dawson, Thames & Hudson, 256 p., 50 €.
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Les images rares de l’atelier d’un peintre immuable
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°600 du 1 mars 2008, avec le titre suivant : Les images rares de l’atelier d’un peintre immuable