Alchimique et hermétique
Fils de Balthus, Stanislas Klossowski de Rola a réuni dans cet ouvrage une série de reproductions d’illustrations d’emblèmes et de figures hiéroglyphiques de la littérature alchimique. Après une brève introduction, l’auteur commente de façon elliptique ces planches du XVIIe siècle dont l’interprétation n’est pas toujours aisée, loin s’en faut. “Nos commentaires dirigés par l’esprit de la Tradition Hermétique ne sont donc que des indications destinées à diriger le lecteur, futur fils de l’art, vers ses propres découvertes.” La plupart des arcanes restent celées, mais reste le plaisir incontestable de la découverte de cet univers chimérique
Stanislas Klossowski de Rola, Le Jeu d’Or, éditions Thames and Hudson, 320 p., 195 F, ISBN 2-878111-34-6.
Théorique et pratique
Les Anglo-Saxons ont une prédilection certaine pour les anthologies de textes historiques. Quelques auteurs s’en sont même fait une spécialité, livrant des outils par fois remarquables d’analyse de l’histoire de l’art. Le volume concocté par Charles Harrison et Paul Wood couvre près d’un siècle et discute implicitement la nature de la modernité. S’il fait la part belle à la parole des artistes eux-mêmes (manifestes, conférences,entretiens), il inclut aussi des extraits de textes fondateurs comme ceux de Worringer, Croce, Bergson ou Freud. Il ne néglige pas non plus les théories clairement hostiles à l’art moderne et fait place aux positions de Spengler, d’Alfred Rosenberg et de Hitler soi-même. En dépit d’un format et d’une mise en page qui le font ressembler à un annuaire téléphonique, ce volume rendra évidemment de grands services aux étudiants en histoire de l’art.
Charles Harrison et Paul Wood, Art en théorie 1900-1990, éditions Hazan, 1208 p., 350 F, ISBN 2-85025-57-18.
Primitif et moderne
L’art brut a ses vedettes, comme le Facteur Cheval, Chaissac, Wölfli ou Aloïse. Mais il est le plus souvent discuté globalement dans les termes que Jean Dubuffet avait pu fixer dans une perspective anti-culturelle. Jean-Louis Ferrier réexamine dans cet album les tenants et aboutissants de la question : “Quels sont les rapports de l’art des malades mentaux avec la culture […] et qu’est-ce qui permet de les distinguer de l’art culturel ?” Les affinités de certaines œuvres “brutes” avec les différents “ismes” sont parfois troublantes et, dans le cas exemplaire de Chaissac, on mesure les limites critiques d’une telle qualification qui pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Jean-Louis Ferrier, Les primitifs du XXe siècle, art brut et art des malades mentaux, éditions Terrail, 208 p., 149 F, ISBN 2-879391-25-3.
Médiologique et technique
À l’heure du tout informatique, il n’est pas inutile de revenir sur les fonctions de médiation du papier et sur la place qu’il continue d’occuper dans la société contemporaine en dépit des attaques, au propre comme au figuré, qu’il subit. On trouvera dans ce numéro des Cahiers de médiologie des études historiques (Pierre-Marc de Biasi), des considérations à la croisée de la philosophie et de la poétique (Jacques Derrida), des réflexions sur l’argent (Jean-Claude Trichet), sur l’art et sur la photographie.
Les Cahiers de médiologie n° 4, Pouvoirs du papier, éditions Gallimard, 352 p., 60 F, ISBN 2-070750-29-9.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les Brèves : Alchimique et hermétique, Théorique et pratique...
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Les Brèves : Alchimique et hermétique, Théorique et pratique...