Le dernier volume d’Anne Bony, consacré aux années 90, dresse l’état des lieux d’une décennie marquée par la mondialisation. Arts plastiques, mode, cinéma, musique, littérature, tous les domaines sont touchés par l’essor de l’Internet. L’ère de la communication relaie celle de la consommation. « Cette saison, l’art se portera décontracté et excentrique », souligne Nicolas Bourriaud dans son texte qui analyse les évolutions d’un art qu’il qualifie d’« éclaté ». L’événement, l’entretien, l’entreprise entrent de plain-pied dans le champ artistique, alors que la photo et la vidéo acquièrent le statut d’œuvre d’art à part entière. L’art prend le pouls de son époque marquée par une banalisation de la mort vécue en direct à la télévision, par des expériences déconcertantes comme le clonage. Il en ressort une production crue souvent trash et équivoque. Epoque du mixage, du remake où émergent la culture techno et le sampling qui veut que l’on joue des disques comme d’un instrument de musique. L’art n’est plus cloisonné, n’est plus une fin en soi. Richement illustrées, ces Années 90 semblent hantées par l’idée d’un corps mutant, périssable. Angoisses très fin de siècle, pas forcément stériles, qui font peut-être écho à celles du XIXe : après tout, le désespoir d’un Huysmans n’a t-il pas préparé l’éclosion du nouveau siècle ?
Sous la direction d’Anne Bony, Les Anneés 90, éd. du Regard, 700 p., 900 ill., 750 F, ISBN 2-84105-117-X.
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Les Années 90
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Les Années 90