Léonard de Vinci affirmait que le miroir était le maître du peintre. « Miroir et peinture présentent
les images des choses baignées de lumière et d’ombre. L’un et l’autre semblent se prolonger considérablement hors du plan de leur surface. » Et il recommandait, pour vérifier la qualité d’une peinture, de placer un miroir face à l’objet représenté et de comparer la vision ainsi obtenue à celle en place sur la toile. Objet du quotidien et du luxe, le miroir a toujours entretenu avec la peinture des rapports complexes, devenant souvent l’instrument de l’illusion, de la suggestion ou encore l’indispensable outil de l’interprétation ultime, dans le cas de l’autoportrait. France Borel a entrepris de répertorier et d’analyser tous ces cas de figures et, à sa suite, on reste vraiment songeur devant le nombre de toiles où il apparaît. Velázquez, qui raffolait des miroirs, en pose un dans Les Ménines, qui lui sert à montrer la présence sur sa toile de Philippe IV et de sa femme, et, partant, de leur présence, en train de poser, à la place du spectateur que nous sommes. Van Eyck, lui, signale, en accrochant au mur du fond un miroir rond qui sépare et lie à la fois les époux Arnolfini, qu’il est présent lors de cette scène de mariage. Le Parmesan, quant à lui, choisit de reproduire l’arrondi du miroir sur le panneau de bois circulaire qui sert de support à son autoportrait.
France Borel, Le Peintre et son miroir, éd. La Renaissance du Livre, coll. « Références », 2002, 160 p., 120 ill. coul., 59,50 euros.
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Le Peintre et son miroir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°546 du 1 avril 2003, avec le titre suivant : Le Peintre et son miroir