Le Musée national d’art moderne - Centre Georges Pompidou vient de prendre l’initiative, avec trois partenaires étrangers, de lancer une véritable encyclopédie des nouveaux médias, réunissant vidéos et œuvres multimédia d’artistes. Avec le site Internet www.newmedia-arts.org, le public peut aujourd’hui consulter cette base unique gratuitement à domicile.
PARIS - Après avoir publié, en coédition avec les éditions Carré, le catalogue papier de sa collection “nouveaux médias” (Vidéo et après) en 1992, le Musée national d’art moderne - Centre Georges Pompidou s’est posé la question de l’actualisation de l’ouvrage. Cet aspect de la création est en effet l’un des axes majeurs de la politique d’acquisition de l’institution. Très vite, l’Internet s’est imposé comme étant le meilleur support, à la fois parce qu’il permet de diffuser de façon plus satisfaisante des extraits de bandes sonores, de vidéos ou de cédéroms, mais aussi de faciliter sa mise à jour au rythme des trois comités d’acquisition annuels. De plus, certains conservateurs étaient frustrés de ne proposer qu’un catalogue en français. “Pour monter le projet en plusieurs langues, nous avons demandé une bourse européenne Kaléidoscope, ce qui nous a imposé de travailler avec deux partenaires européens”, souligne Christine van Assche, responsable du projet à Paris. Le Centre Georges Pompidou s’est ainsi associé au Musée Ludwig de Cologne, riche en œuvres d’artistes allemands et américains, à Constant, association pour les arts et les médias sise à Bruxelles, et au Centre pour l’Image contemporaine Saint-Gervais Genève. Le site, aujourd’hui accessible en français, anglais et allemand, pourrait accueillir dans un avenir proche des collections d’institutions espagnoles, canadiennes ou anglaises.
Chez soi et au musée
Dans un premier temps, newmedia-arts.org réunit les travaux des créateurs jugés les plus importants dans l’art contemporain et dans le domaine de la vidéo, et qui ont une œuvre consistante collectionnée par l’une des institutions. Cette première phase comprend ainsi une cinquantaine d’artistes et totalise plus de mille pages, contre 430 créateurs et 6 000 pages prévues à terme. Si les plus jeunes n’y sont pas encore, il est déjà possible de lire les notices et de consulter des extraits de vidéos de pratiquement toute la création “nouveaux médias” d’artistes tels que Vito Acconci, Robert Filliou, Gary Hill ou Dan Graham. Seules les installations multimédia ne sont pas présentées pour l’instant, principalement pour des raisons de dispositif.
Les créateurs sont classés dans l’encyclopédie par ordre alphabétique, les œuvres se succédant ensuite chronologiquement. Pour faciliter l’accès aux personnes qui ne connaissent ni l’art contemporain ni la vidéo, des dossiers thématiques et des expositions devraient être proposés à terme. Pour la réouverture du Centre, le 31 décembre, la collection va être en partie numérisée et sera consultable à partir d’un ordinateur relié à un serveur central. Un programme devrait être développé à partir de l’encyclopédie : chez lui, le visiteur qui ne peut voir que des extraits, pourra préparer son programme et se renseigner sur les artistes. Il viendra ensuite au musée pour visionner l’œuvre dans son intégralité et avec la qualité requise. Cependant, l’encyclopédie reste la base de travail, l’aspect graphique devant être identique sur le réseau et au musée.
Au total, ce projet unique, qui profite au mieux des qualités propres à l’Internet, aura nécessité un investissement de 1,2 million de francs, dont 400 000 francs subventionnées par la Communauté européenne, sans compter la participation des différents partenaires, dont l’Association française d’action artistique.
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Le net plus ultra ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°79 du 19 mars 1999, avec le titre suivant : Le net plus ultra ?