Cinéma - Comment vit un musée fermé pour rénovation et quels corps de métier s’y affairent ? Pour percer ce mystère, Johannes Holzhausen a suivi pendant un an le quotidien d’une prestigieuse institution autrichienne : le Kunsthistorisches Museum de Vienne.
De la directrice aux gardiens, tous les employés défilent devant sa caméra. Conservateurs, personnel de nettoyage, restaurateurs, sans oublier les communicants, chacun dévoile ses activités et ses aspirations. Cette immersion dépeint en filigrane la coexistence de deux mondes : les érudits et les équipes de direction et de marketing, témoignant de la mutation des musées en industrie culturelle. Le film immortalise ainsi autant les débats préalables aux décisions scientifiques (tel l’accrochage de la galerie de peinture) que triviales (comme le choix du graphisme de la campagne de pub). On sait gré au réalisateur d’oser désacraliser cette vénérable maison, en troquant la déférence pour un regard amusé. Le film outrepasse d’ailleurs le cadre du documentaire et regorge d’idées de cinéma. Passées les premières séquences où l’on observe l’extrême minutie du déplacement et du nettoyage des œuvres, l’atmosphère change brutalement lorsqu’un ouvrier défonce le plancher à grands coups de pioche. Le ton est donné et l’ensemble du scénario est parsemé de scènes cocasses, à l’instar d’un employé traversant les longs bureaux historiques en trottinette et, surtout, d’un mémorable restaurateur perdant son sang-froid face à un automate récalcitrant. Bref, un ton décalé qui tranche agréablement avec l’image compassée qui colle encore, trop souvent, aux musées.
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Le Musée côté coulisses
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Abonnez-vous dès 1 €De Johannes Holzhausen, Le Grand Musée, 1 h 34, au cinéma le 4 mars 2015.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Le Musée côté coulisses