Qui aurait pu imaginer un lien entre Charlie Hebdo, Eugène Delacroix et Les Trois Mousquetaires ? Dans son roman graphique paru fin 2019, la dessinatrice Catherine Meurisse, longtemps connue pour avoir été la seule dessinatrice permanente du journal Charlie Hebdo, met en scène la vie du peintre à partir d’un texte d’Alexandre Dumas, Causerie sur Delacroix, écrit en 1864 après la mort du peintre.
L’album raconte la jeunesse de l’auteur de la Liberté guidant le peuple, sa décision de vivre de la peinture, ses relations houleuses avec la critique, jusqu’à sa mort solitaire dans les bras d’un valet de chambre. Pour Catherine Meurisse, c’est le troisième album publié après les attentats contre Charlie Hebdo. Son Delacroix est un remake en couleurs d’un album précédent, en noir et blanc, publié en 2005, année de son entrée dans le journal satirique. Symboliquement, l’autrice tourne donc aujourd’hui la page sur ses années Charlie. Bien que l’on ressente l’influence du dessin de presse sur son travail, l’illustratrice et désormais académicienne des Beaux-Arts parvient à proposer dans son Delacroix une œuvre singulière, à mi-chemin entre la satire et la biographie. Ainsi, tout au long de l’album, des saynètes, où se mêlent anecdotes historiques et caricatures, illustrent la vie de Delacroix. Les œuvres du peintre sont transformées en silhouettes d’aquarelle, comme si Catherine Meurisse avait choisi de mettre en avant la force de l’artiste : l’expressivité et la couleur. L’ensemble s’intègre si bien au texte de Dumas que l’on jurerait que les saynètes étaient présentes dans le texte original. Avec cet album, Delacroix et Dumas reçoivent le plus beau des hommages. Un hommage de plume et de couleur.
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Le Delacroix de Meurisse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Le Delacroix de Meurisse