Préhistoire

L’art pariétal des origines à sa disparition

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 500 mots

En 1965, la première édition de Préhistoire de l’art occidental, d’André Leroi-Gourhan avait fait autorité auprès des spécialistes des sciences de l’homme et des préhistoriens du monde entier. Dix ans après sa mort, Brigitte et Gilles Delluc, anthropologues et historiens de la préhistoire, proposent d’y ajouter, dans une troisième édition, quelques jalonsen tenant compte des résultats des recherches actuelles.

En 1965, André Leroi-Gourhan réfute avec méthode la théorie de l’abbé Breuil, fondée sur une stratigraphie des parois décorées et sur la superposition des figures, et propose un modèle nouveau : "Les figures d’une caverne se tiennent toutes d’un bloc, on ne peut imaginer que des réfections ou des ajouts".

Dans le texte général de Préhistoire de l’art occidental, il tente la première synthèse sur l’étude des productions des hommes du paléolithique supérieur en Europe de l’Ouest : l’art des outils et des armes, l’art religieux mobilier et l’art pariétal. Sa chronologie des peintures et des gravures sur cette période (située entre 30 000 ans et 10 000 ans avant le présent) est fondée sur une répartition quadripartite des styles.

La première réactualisation date de 1971. André Leroi-Gourhan répond aux quelques critiques formulées sur ses hypothèses. Il revient surtout sur l’attribution des signes sexuels, maintient qu’il existe des paires de signes groupés (minces et pleins). La liaison des figures sur un même panneau n’est plus une composition stylistique, mais un assemblage intellectuel. Dans l’introduction, il précise : "Les figures paléolithiques répondent à des formules d’assemblage étonnamment constantes, mais leur composition varie d’une cavité à l’autre dans de larges proportions.

Tantôt [...] la paroi n’est qu’un support sur lequel la composition s’ordonne dans l’ordre traditionnel des sujets [...], tantôt la composition sollicite la participation de la caverne et la composition s’insinue dans les accidents naturels [...]. C’est à ce caractère à peu près unique d’un art pariétal, qui intègre son support naturel dans le jeu des formes, que l’art paléolithique doit le mystère qui l’enveloppe et le fait de pouvoir être évoqué comme un art sans que se lèvent immédiatement les problèmes du sens dont il est chargé".
 
La préhistoire et des disciplines nouvelles ont, depuis deux décennies, annexé à leur territoire un champ d’études très fécond. Parallèlement se sont ouverts des chantiers voisins : une trentaine de grottes ont été découvertes ces vingt dernières années et sont décrites ici. Le temps semblait donc venu, sans remettre directement en cause l’ouvrage, de faire le point. Les annotations indispensables sont signalées par l’utilisation de crochets, les notices sont signées.

La mise à jour se voit. Cette réédition de la Préhistoire de l’art occidental inclut 43 nouvelles planches couleur, 70 nouvelles illustrations noir et blanc, et la description de 141 sites et grottes, dont 50 sont nouveaux. L’ouvrage comporte, en exclusivité, des images et la description par Jean Clottes de la grotte Chauvet à Vallon-Pont-d’Arc.

André Leroi-Gourhan, Préhistoire de l’art occidental, collection "L’art et les grandes civilisations". 620 p., 164 planches couleur, 750 ill. N & B. Citadelles & Mazenod. 1 130 F.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : L’art pariétal des origines à sa disparition

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque