L’art, la tête dans les nuages

Aujourd’hui, Air France lui emboîte pas. Elle introduit l’art là où on ne l’attendait pas, en programmant des œuvres vidéo contemporaines dans la « galerie » de l’A380 et, depuis peu, sur les quelque 33 000 écrans de sa flotte long-courrier. 

« Oxygéner le travail »
Ces créations (parfois conçues pour l’occasion) sont diffusées sans médiation particulière sous la forme d’un triptyque d’écrans ou de vidéos à la demande. Elles proposent un regard poétique sur le rêve et l’évasion. Bonneville (2004), de Benoît Broisat, diffusé en janvier, a ainsi entraîné le spectateur dans une flânerie silencieuse au milieu du monde enfantin de la ville natale de l’artiste.

Issus de partenariats conclus à titre gracieux avec les artistes ou des institutions parisiennes (parmi lesquelles Magnum Gallery, le Palais de Tokyo ou le Musée d’art moderne de la Ville de Paris), ces vidéos font dialoguer chaque mois art et voyage, au sein d’un espace atypique en mouvement. La « galerie » ouvre ici, depuis janvier 2010, un champ de recherche inédit pour les artistes. À ce titre, Ange Leccia, programmé en août 2010, déclare apprécier cette idée d’un « art qui se déplace dans un voyage continuel » et lui permet d’« oxygéner son travail ». De même, le groupe UltralabTM, dont une vidéo intitulée L’Affaire des cartons piégés était visible début 2011, se réjouit de pouvoir « occuper l’espace aérien, où il y a peu d’art et où les gens ont du temps ».

Cette initiative innovante conçue par le service marketing d’Air France vise à valoriser l’image de la compagnie. Face au vif succès rencontré par le projet, selon la marque, celui-ci s’étendra à d’autres supports de création telle la photographie, et s’élargira aux artistes étrangers, comme le démontre la participation, en mai, du vidéaste américain Garry Hill.