Grâce à sa collection de peintures du bouddhisme tibétain, le Musée national des arts asiatiques Guimet possède l’un des ensembles majeurs du patrimoine lamaïque en Occident.
La première peinture lamaïque est entrée au musée en 1903, mais la collection parisienne n’a vraiment pris de l’ampleur que neuf ans plus tard avec la donation de Jacques Bacot, tibétologue passionné. Celui-ci effectua son premier voyage au Tibet en 1907, mais fut – déjà – empêché par l’administration chinoise de réaliser la totalité du parcours envisagé. Deux ans plus tard, ayant appris le tibétain, il y retourne pour constater l’ampleur de la répression chinoise. Les destructions de plusieurs lamaseries par les troupes chinoises ont pour effet d’approvisionner le marché de manière notable.
Gilles Béguin, responsable de la section des arts du Népal et du Tibet à Guimet jusqu’en 1994 – année où il a pris la direction du Musée Cernuschi –, publie aujourd’hui le catalogue raisonné des 416 thang-ka (rouleaux peints) de cette collection. L’ouvrage clôt vingt-trois années d’études consacrées à un ensemble, composé de chefs-d’œuvre et de pièces plus modeste, dont l’étude est néanmoins utile aux collectionneurs et aux marchands qui ne disposaient jusqu’à aujourd’hui que d’une bibliographie limitée.
Les notices traitent surtout de problèmes iconographiques ; un index permet de se frayer un chemin dans le monde complexe des divinités représentées, et un essai étudie les supports et les pigments en s’appuyant sur les recherches du Laboratoire des Musées de France.
La complexité du sujet a imposé des limites. Les peintures Bon-po, aux iconographies différentes de celles du bouddhisme, ne sont pas commentées, pas plus que l’art népalais. De même, les illustrations de livres ont été écartées. Gilles Béguin promet un second ouvrage consacré au fonds tibétain de la bibliothèque de Guimet.
Les peintures du bouddhisme tibétain, Musée national des arts asiatiques Guimet, catalogue raisonné, Éditions RMN, 560 p., 18 ill. coul, 465 ill. noir et blanc, 520 F.
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L’art des thang-ka
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : L’art des thang-ka