Rendre compte du goût vénitien, de ce penchant si immodéré pour le faste qui semble être la seule raison d’exister de la Sérénissime, telle est l’ambition du beau livre de Doretta Davanzo Poli.
En s’intéressant exclusivement aux arts du décor, l’auteur met en lumière une exigence de l’ornement et du luxe défiant perpétuellement l’imagination, mais aussi l’incomparable variété des techniques et des matières premières qui ont caractérisé l’industrie artistique de Venise du fait de sa situation privilégiée de plaque tournante entre l’Orient et l’Occident, entre l’Europe du Nord et le reste de la péninsule. La proposition originale de ce livre consiste dans le choix d’une approche non historique mais thématique : quatre chapitres abordent tour à tour les arts de la pierre, les arts du bois et des métaux, les arts du feu dont les fameux verres soufflés, et enfin les arts du textile et du cuir. Le propos restitue ainsi l’organisation même qui régissait ces pratiques, c’est-à-dire celle des guildes et des corporations divisées par corps de métiers, telle qu’elle se mit en place avec l’administration des Arti dans la seconde moitié du XIIe siècle. Si l’ouvrage est remarquablement illustré, certains lecteurs pourront regretter la rapidité des commentaires, ainsi que l’abondance des coquilles, aussi inexplicables que mal venues dans le cadre d’un hommage au sens de la beauté et du raffinement technique.
Doretta Davanzo Poli, L’Art décoratif à Venise, éd. Place des Victoires, 300 p., 300 ill. couleur, 195 F, ISBN 2-84459-014-4.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’Art décoratif à Venise
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : L’Art décoratif à Venise