Du 24 au 27 janvier, une sélection de films sur la peinture, la danse ou la musique est présentée à l’Auditorium du Louvre.
PARIS - Le coup d’envoi des 6es Journées internationales du film sur l’art (Jifa) sera donné le 24 janvier. Durant quatre jours, une dizaine de films abordant différentes disciplines seront montrés à l’Auditorium du Louvre, à Paris. Des projections augmentées de tables rondes et rencontres organisées autour de réalisateurs et spécialistes.
Peu de festivals font la part belle aux films sur l’art. Il y a bien eu une tentative, qui s’est révélée vaine, du côté de Rome. À Berlin, Doku Arts a soufflé en octobre 2012 sa 6e bougie. En 2011, deux jeunes pousses ont germé : le Festival international du livre d’art et du film à Perpignan, et le Festival de l’histoire de l’art à Fontainebleau. Parmi les plus anciens figure l’Asolo Art Film Festival, en Italie du Nord, qui en est à sa 31e édition. Âge atteint également par l’incontournable Festival international du film sur l’art (Fifa) de Montréal en 2013 : « la » référence en la matière au monde, qui bat son plein durant onze jours, à raison de 9 salles, 232 films, 27 pays représentés et 35 000 spectateurs enregistrés lors de la dernière édition. Et dont le Palais des beaux-arts de Lille et le Fresnoy-Studio national des arts contemporains de Tourcoing (Nord) projettent chaque année le palmarès.
Tous les ans, Pascale Raynaud, responsable de l’unité cinéma de l’Auditorium du Louvre, se rend au Fifa. Elle y puise quelques films, auxquels s’ajoute le fruit de ses recherches et réseaux, pour composer la programmation des quatre jours diffusée sur le grand écran de l’Auditorium du Louvre, qui compte 450 places. L’occasion de voir des films auxquels le circuit de distribution classique accorde peu de visibilité, et ainsi d’offrir une autre fenêtre à ces documentaires qui posent un regard spécifique sur la pratique artistique, toutes disciplines confondues (peinture, performance, danse, musique classique…).
Portraits d’artistes
Aux Jifa, pas de jury ni de compétition, mais une thématique à l’honneur. La journée du 25 janvier est ainsi consacrée à Fluxus, né de la volonté dans les années 1960 d’abolir les frontières entre l’art et la vie. Avec, au programme, des débats et des films, notamment sur son fondateur, George Maciunas (en avant-première), ainsi qu’un documentaire composé d’archives rares sur Nam June Paik, pionnier de l’art vidéo.
Une dizaine de réalisations donc, françaises, belges, allemandes ou américaines, de factures différentes, ponctuent ces journées. Y sont présentés des portraits, d’artistes défunts et de créateurs vivants, où l’on entre par la petite porte (celle de l’histoire personnelle) ou par la grande (l’œuvre en elle-même) pour comprendre le processus de création.
Parmi nos coups de cœur, signalons le regard photographique de Thomas Riedelsheimer, qui pénètre l’univers poétique et philosophique du sculpteur japonais Susumu Shingu. Un artiste militant, à l’âme écologiste, qui a su garder un regard émerveillé sur la nature dont il s’inspire et met à contribution dans son travail. « C’est un enfant qui a 7 fois 10 ans », dit de lui l’architecte Renzo Piano, l’œil amusé.
Autre très beau documentaire, celui dédié au chef d’orchestre et compositeur finlandais Esa-Pekka Salonen, qu’Emmanuelle Franc a su filmer et mettre en confiance. Sans fard et avec beaucoup d’humilité, Salonen se remémore l’enfant solitaire qu’il a été, la communication possible par la musique, son tiraillement entre composer et diriger… Le film est diffusé le 26 janvier, une journée vouée à la musique classique avec pour fil conducteur Gustav Mahler, par qui Esa-Pekka Salonen a vu sa carrière décoller. Andy Sommer lui consacrera un portrait, Autopsie d’un génie (2011), en écho au film de Diane Perelsztejn dédié à Kathleen Ferrier, contralto britannique à l’ascension fulgurante et au destin tragique, reconnue notamment pour son interprétation du Chant de la Terre de Mahler.
La danse (Jiri Kylian, mémoire d’oubliettes, par Don Kent et Christian Dumais-Lvowski, 2011), la peinture (La famille Stein, la fabrique de l’art moderne, par Elisabeth Lennard, 2011) et la photo (Mark Lewis, Nowhere Land, Reinhard Wulf, 2011) seront aussi à l’honneur. Avant, en soirée de clôture, la performance avec The artist is present (Matthew Akers, 2012), qui immortalise la prestation au Museum of Modern Art à New York en 2012 de Marina Abramovic, laquelle aime à se dénommer comme « la grand-mère » de cet art.
Du 24 au 27 janvier, Auditorium du Louvre, 99, rue de Rivoli, 75001 Paris, tél. 01 40 20 55 00.
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L’art au cinéma
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°383 du 18 janvier 2013, avec le titre suivant : L’art au cinéma