On pense, à tort, que la peinture est une « chose muette », l’art du silence par excellence.
Or, tout le monde a déjà fait l’expérience du caractère sonore de certains tableaux, à commencer par ceux représentant un cri. On songe évidemment à la célébrissime toile de Munch ou au pape hurlant de Bacon. Cette iconographie est en réalité plus prégnante qu’il n’y paraît dans l’histoire de la peinture, y compris dans l’art ancien, et même chez les chantres de l’harmonie et de la grâce tels Raphaël, Botticelli et Poussin. Dans son essai, Jérôme Thélot analyse ainsi une vingtaine d’œuvres du XVe au XXe siècle dans de courts chapitres bien écrits. Au fil des pages, l’auteur développe une thèse audacieuse : « La peinture gît dans la violence et l’image provient du cri. » Si certaines exégèses sont plus convaincantes que d’autres, l’étude propose une réflexion philosophique stimulante. Cette approche restitue aussi la charge subversive d’œuvres puissantes devenues édulcorées à force d’être reproduites.
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La peinture et le cri
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : La peinture et le cri