“Je couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là mais quand je me réveille ce n’est plus la même chose. Je vous embrasse / Camille / [P.-S. :] Surtout ne me trompez plus”, écrivait, en 1881, Camille Claudel à “Monsieur Rodin”. Auteurs du catalogue raisonné du sculpteur (Adam Biro, 2001, nouvelle édition), Bruno Gaudichon et Anne Rivière ont réuni l’ensemble de ses lettres aujourd’hui conservées, qu’ils ont enrichies d’une série de notes. Le Musée Rodin publie, quant à lui, un ouvrage sur la passion tumultueuse qui unissait Camille Claudel à Auguste Rodin. Antoinette Le Normand-Romain analyse les évolutions esthétiques nées de cette union, à travers des sculptures telles que La Niobide, qui “symbolise l’échec de Camille à la fois comme femme et comme artiste”. Le texte fait aussi largement référence à la correspondance de Camille Claudel, parmi laquelle une lettre d’Eugène Biot, écrite en 1932, disait : “En réalité, [Rodin] n’aura aimé que vous, Camille, je puis le dire aujourd’hui. Tout le reste – ces aventures pitoyables, cette ridicule vie mondaine, lui qui, dans le fonds, restait un homme du peuple –, c’était l’exutoire d’une nature excessive.”
- Édition Anne Rivière et Bruno Gaudichon, Camille Claudel. Correspondance, éditions Gallimard, Paris, 2003, coll. “Art et Artistes”?, 336 p., 83 ill., 27,50 euros. ISBN 2-07-076693-4 - Antoinette Le Normand-Romain, Camille Claudel & Rodin, éd. du Musée Rodin, 2003, coll. “Tout l’œuvre”?, 79 p., 19,50 euros. ISBN 2-90-142878-9
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La passion Camille Claudel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : La passion Camille Claudel