Inspirée par la mode et les statues antiques, Jeanne Vicerial a d’abord créé des « œuvres textiles » à la silhouette déformée, où le maillage des fils réinterprétait les plis des drapés et les canons de la statuaire, confondant costume et corps.
Empiler les couches de tissage et les travailler comme des muscles, telle est la démarche de l’artiste que le présent ouvrage expose ainsi que ses influences, des sculptures médiévales au corps « anthropologique » contemporain. En fils blancs ou noirs, les silhouettes semblent dotées d’une présence surnaturelle tant elles s’imposent au regard, comme le transcrivent les nombreuses photographies du livre. Ouvertes comme des corps disséqués, les œuvres rendent visible l’intérieur du corps, d’autant que des fils s’échappent par paquets des têtes et des « entrailles » des œuvres, selon les mots de l’artiste. Les séries portent des noms connotés (Armors, Sex Voto, Ventre de Vénus), car l’artiste force le spectateur à regarder les organes les plus tabous et à interroger ses préjugés. Elle appelle ses sculptures des « écorcées », un néologisme qui traduit l’idée de renverser l’intérieur vers l’extérieur comme un tronc d’arbre mis à nu. Cette belle monographie donne donc à voir le processus de création sans effacer les œuvres derrière un discours technique.
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Jeanne Vicerial
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Jeanne Vicerial