À l’instar de Catherine Millet ou Yves Michaud, invités précédemment à signer dans la collection Critique d’Art, Bernard Marcadé a été convié à rassembler différents textes et articles qu’il avait écrits pour des revues telles que Art Press, Parachute ou Artstudio, et des catalogues d’expositions. Ce recueil éclectique d’articles, pour la plupart monographiques, est un reflet personnel de la création artistique du siècle dernier, de l’expressionnisme allemand à Wim Delvoye, en passant par Gérard Gasiorowski. Il montre l’hétérogénéité d’un monde artistique où les genres et les classifications ont été depuis bien longtemps jetés aux orties. Si l’auteur ne prétend heureusement pas découvrir cette fragmentation, il cherche cependant, en désavouant son titre, à montrer qu’il n’y a que du second degré dans l’art. Le propos est séduisant, mais on peut se demander s’il était vraiment nécessaire de plaquer un fil conducteur sur cet amalgame d’articles et d’artistes. Bien que cette problématique s’articule judicieusement autour des figures complexes que sont René Magritte et Marcel Broodthaers, elle s’adapte plus difficilement à certains textes, accentuant la disparité inhérente à ce genre d’ouvrage. Il faut malgré tout reconnaître le talent de « conteur » de Bernard Marcadé, qui n’a pas son pareil pour brosser la carrière ou la démarche d’artistes tels que Sigmar Polke, Christian Boltanski, Mike Kelley ou Absalon. Des mises au point toujours impeccablement documentées et commentées font tout l’intérêt de ce livre qui s’adresse aussi bien aux néophytes qu’à un lectorat déjà aguerri.
Bernard Marcadé, Il n’y a pas de second degré dans l’art. Remarques sur la figure de la l’artiste au XXe siècle, éd. Jacqueline Chambon, 287 p., 110 F, ISBN 2-87711-211-X.
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Il n’y a pas de second degré dans l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : Il n’y a pas de second degré dans l’art