Gina Pane, « Lettre à un(e) inconnu(e)» et Adrian Piper, « Textes d’œuvres et essais »

Si les deux artistes partagent une attention particulière pour les questions du corps, de l’identité et de la politique, elles ont été exprimées de façon fort différente. Décédée en 1990, Gina Pane est une des principales protagonistes de l’art corporel en Europe. À l’intérieur d’un mouvement fondé sur l’usage du corps comme médium, elle entendait l’art en tant qu’exercice sociologique. Amenée à préciser sa pratique, notamment par une série d’articles parus dans la revue Artitudes international, Gina Pane a approché l’écriture comme un mode personnel et préparatoire à son travail. On trouvera ici des partitions pour performances ou de courts textes poétiques ainsi qu’un essai sur Yves Klein.

Par sa formation universitaire, Adrian Piper a, elle, un usage plus théorique de l’écrit, pratiquant une histoire de l’art nourrie des cultural studies. D’abord publiée en anglais aux éditions du MIT, la sélection proposée adjoint aux textes accompagnant les œuvres présentées l’an passé à Villeurbanne quatre essais dont « La logique du modernisme » (1992), étude comparative des modernismes américains et européens.