Finis terrae... Au bonheur des cartes

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 2 novembre 2007 - 182 mots

Les cartes disparaîtront certainement un jour, à l’heure du GPS et des moteurs de recherche qui proposent désormais des images très précises de la Terre vue par les satellites. Pourtant, la cartographie révélée dans ce petit guide spirituel est une mine d’or pour l’imagination. Il faut dire que l’ouvrage est écrit par le spécialiste du Land Art, Gilles Tiberghien, philosophe et passionné par les questions du paysage. Il livre ici une histoire érudite et accessible, mêlant la philosophie à une documentation précise, pour mieux développer l’extraordinaire engouement des artistes pour la cartographie.
Sans nostalgie pour une science en pleine révolution, Tiberghien pointe toutes les subjectivités, les jeux d’interprétations et de surinterprétations auxquels se sont livrés les explorateurs et les intellectuels depuis la nuit des temps. Les cartes mentent, cachent, brouillent, alimentent les récits de fantasmes géographiques. En dressant cet inventaire tout particulier, l’auteur réussit la difficile combinaison du plaisir et de l’érudition. Finis Terrae devrait se lire avant chaque voyage, pour stimuler l’imagination.

Gilles A. Tiberghien, Finis Terrae, imaginaires et imaginations cartographiques, édition Bayard, collection Le rayon des curiosités, 128 p.,199 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°596 du 1 novembre 2007, avec le titre suivant : Finis terrae... Au bonheur des cartes

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