Un homme a tout quitté pour venir à Palerme rencontrer L’Annunciata d’Antonello de Messine, cette vierge voilée de bleu et piégée dans le silence, avec laquelle il engage un échange, ou plus exactement un dialogue.
Littéralement. La peinture parle, le narrateur lui répond. « Qu’est-ce que tu fais ici ? », interroge la première. « Je suis venu te voir », confie le second. Aussi, l’intrigue policière et l’histoire amoureuse sont presque marginales dans ce roman d’Yves Chaudouët qui, par le truchement d’une œuvre emblématique, pose une question majuscule, et peut-être insoluble : comment se rendre parfaitement disponible au monde ? Sans doute en étant démuni – par choix, comme Fisch, le héros, ou par infortune, comme ces migrants errant dans la ville splendide. Si le goût de l’esquisse et de l’esquive rappelle Modiano, le trouble mélancolique évoque les œuvres de Bernard Plossu, dont une photographie habille la première de couverture. Voir et accueillir, comme deux mots d’ordre. Merveilleusement synonymes.
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Être disponible au monde
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°768 du 1 octobre 2023, avec le titre suivant : Être disponible au monde