BEAU LIVRE - À n’en pas douter, cet ouvrage est l’un des plus originaux parus ces derniers mois. L’un des plus jubilatoires aussi.
L’explication est à aller chercher du côté de son sujet, ô combien marginal : la silhouette. Ce « portrait en ombre » apparu au Siècle des lumières, qui a emprunté son nom sans raison évidente à l’éphémère ministre des Finances de Louis XV, Étienne de Silhouette (1709-1767), consiste à découper dans du papier, au couteau puis dès le XVIIe siècle à la machine, le contour d’une personne, d’un animal ou d’une scène domestique. Pour imaginer l’engouement suscité par cet art démocratique, car rapide et bon marché, il faut se remémorer une époque où la photographie n’existe pas encore et où la silhouette est le seul moyen de conserver le souvenir du galbe d’un être aimé ou d’un proche disparu.
Ce livre, signé d’une historienne anglaise, plonge le lecteur dans cette histoire passionnante, que l’on regrette trop peu française, mais qui n’oublie pas les recherches de Lavater, père de la physiognomonie moderne au XVIIIe siècle, comme celles, contemporaines, de l’artiste Kara Walker.
Emma Rutherford, Silhouettes, ou l’art de l’ombre, Citadelles & Mazenod, 256 p., 59 €.
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Emma Rutherford, Silhouettes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°621 du 1 février 2010, avec le titre suivant : Emma Rutherford, <em>Silhouettes</em>