« J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges », écrit Rimbaud dans les Illuminations.
C’est l’exergue qu’a choisi l’historienne de l’art Lucienne Peiry, qui dirigea pendant dix ans la Collection de l’Art brut à Lausanne, pour son ouvrage consacré aux écrits d’Art brut. Sans doute ce vers rimbaldien dit-il en effet l’expérience de la poésie, à la limite du langage, que peuvent faire les fous, les sauvages reclus : pour eux, l’écriture exprime les pulsations du cœur comme les voix d’un monde invisible et spirituel. Des écrits découverts après-guerre par Dubuffet, comme ceux d’Adolf Wölfli ou Carlos Zinelli, à d’autres retrouvés plus récemment, comme ceux de Fernando Nannetti sur les murs de son asile, ce beau livre nous plonge dans les univers d’une trentaine de graphomanes. De leurs mots, de leurs cris d’amour ou d’angoisse, jaillissent couleurs et formes graphiques, gravées dans un parquet ou sur les murs d’un asile, inscrites sur des sculptures ou cousues sur une veste. Au fil des pages, ils s’impriment dans nos cœurs.
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Écrits d’Art brut
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°739 du 1 décembre 2020, avec le titre suivant : Écrits d’Art brut