Autobiographie - « Je suis un mal-né, c’est le drame de ma vie. Je voulais être prince ou mécène. Je suis né fils de collabos. »
Comme Gérard Garouste, Philippe Druillet, né en 1944, fait face à son histoire familiale honteuse, un père chef de la milice dans le Gers et une mère fasciste convaincue, pour délivrer, avec son complice David Alliot, qui l’aide à retranscrire ses impressions, ses mémoires… hurlantes. Le résultat est passionnant : on lit les 275 pages de cet autoportrait sans faux-semblants d’une traite. Au fil des pages, le lecteur sent à quel point ce génial créateur de la série de BD de science-fiction Lone Sloane s’est inventé des mondes futuristes pour fuir son milieu familial ; et cet art de la bande dessinée lui a encore servi d’arme de combat lorsqu’il lui a fallu faire face à la mort prématurée en 1975 de sa femme, Nicole, le grand amour de sa vie. Pour lui rendre hommage, il publia en 1976 l’album culte La Nuit, qui traite de la mort, et dont il parle abondamment dans ce recueil de souvenirs. La vie de Druillet est un roman, alternant sans arrêt le rire et les larmes, et cet ouvrage – qui passionnera aussi bien les passionnés de BD que les simples amateurs d’art et d’aventure humaine – apporte des éclaircissements tant sur le parcours artistique remarquable (des débuts au journal Pilote à ses collaborations pour le cinéma via le magazine Métal hurlant) que sur l’homme. Derrière les mains baguées, le pantalon de cuir et la fureur du « rocker », Philippe Druillet apparaît comme un humaniste, plein de tendresse et de pudeur, ne cherchant aucunement à occulter les fantômes d’un passé qui le révulse.
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Druillet, L’intranquille
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Abonnez-vous dès 1 €Delirium, autoportrait, éditions des Arènes, 288 p., 17 €
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°667 du 1 avril 2014, avec le titre suivant : Druillet, L’intranquille