Après Devant l’image (éd. de Minuit, 1990), Georges Didi-Huberman place la pensée de l’image et l’histoire de l’art devant le temps, à la recherche de modèles substituant l’anachronisme à la chronologie stricte et permettant de refonder une discipline consciente d’elle-même et de ses moyens. Sous-titré « Histoire de l’art et anachronisme des images », l’essai rassemble des textes publiés en partie et séparément entre 1992 et 1999 : ils trouvent dès lors une nouvelle unité et une nouvelle logique qui révèlent la cohérence extrême de la démarche de l’auteur, au-delà de la profusion de ses textes et de la diversité de ses objets. Georges Didi-Huberman propose de redonner leur place aux pensées de Aby Warburg, de Walter Benjamin et de Carl Einstein, trois auteurs allemands éclipsés par la Seconde Guerre mondiale et évincés du domaine de l’histoire de l’art par les modèles anglo-saxons (Panofsky). La « survivance » warburgienne, l’« aura » définie par Benjamin et le « symptôme » d’Einstein constituent autant de formes de la réminiscence et de caractères inhérents à l’image qui la soustraient – en tant qu’écheveau de temporalités – à un modèle historique du temps :
la pensée de l’origine contre la connaissance du passé objectif, les montages de la mémoire contre l’objectivité supposée de l’histoire, ou comment dépasser, de façon raisonnable et responsable, la simple généalogie autant que le mythe du progrès.
Georges Didi-Huberman, Devant le temps, éd. de Minuit, 286 p., 145 F, ISBN 2-7073-1726-8.
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Devant le temps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : Devant le temps