Robert Polidori s’intéresse à la mémoire des lieux, qu’il s’agisse de la chambre d’un hôtel jordanien à l’abandon, d’une maison de La Nouvelle-Orléans dévastée par l’ouragan Katrina ou d’un salon du Château de Versailles en cours de restauration.
Ses prises de vues, toujours à la chambre et en lumière naturelle, donnent aux images une grande précision mais aussi une atmosphère particulière liée à l’état d’âme du lieu. On retrouve toutes ces caractéristiques dans ses photographies de la Grande Galerie du Musée du Louvre, objet d’un ouvrage à l’édition soignée. À l’invitation de l’établissement, le photographe américain (né en 1951) a suivi durant trois mois l’installation de l’exposition « Naples à Paris » – du moins les différentes étapes de l’accrochage, dans la Grande Galerie, de trente chefs-d’œuvre du Musée de Capodimonte sur la soixantaine accueillis par le Louvre pendant la fermeture de celui-ci pour travaux. Un événement, dans ces salles emblématiques consacrées à la peinture italienne restées inchangées depuis des décennies. Un événement, aussi, au timing de montage précis pour les équipes du musée, contraintes par l’ouverture au public des salles tous les jours sauf le mardi. Pour Robert Polidori, enfin, le contexte était bien différent de celui du Château de Versailles, pour lequel il avait suivi les étapes de la restauration pendant trente ans, ou de l’installation des collections du J. Paul Getty Museum, à Los Angeles, peu avant son ouverture au public en 1997. Du 17 avril au 7 juin 2023, le photographe s’est rendu au Louvre chaque mardi, pour photographier la vingtaine de personnes (régisseurs, peintres, installateurs, conservateurs, commissaires…) chargées de mener à bien la réalisation de ce dialogue inédit entre les collections des deux villes, Naples et Paris. Il capte la métamorphose des cimaises de la Grande Galerie à la perspective jalonnée d’échafaudages, d’échelles et de chariots, saisit les gestes, les déplacements et les regards. Le livre respecte la temporalité du montage tandis que le texte de Sébastien Allard, directeur du département des Peintures, apporte son éclairage sur cet événement, dont le Musée du Louvre voulait garder la trace.
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Dans les coulisses du Louvre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Dans les coulisses du Louvre