Au-delà du plaisir de la contemplation d’une œuvre, qui n’a pas rêvé de s’approcher au plus près de la création ? Les films sur les artistes en train de travailler sont trop rares. On a en tête le célébrissime Mystère Picasso de Clouzot, en 1955. Un modèle du genre. Le «documentaire» de Frédéric Rossif (qui préfère le terme d’opéra) sur le peintre Georges Mathieu (né en 1921), réalisé il y a trente-cinq ans et qui ressort en DVD, est tout aussi passionnant.
Le réalisateur a filmé l’artiste alors qu’il peint deux immenses toiles. Le geste sûr et rapide de Mathieu fascine. Aucune hésitation, aucun repentir, même lorsque le peintre s’élance sur la toile. L’œuvre prend alors forme, progressivement.
Le film n’échappe pas à l’esthétique des années 1970, dont on avait oublié combien elles ont été marquées par le baroque. On peut s’agacer, ou s’amuser, de la théâtralisation de ce «dandy sévère» à la diction affectée, du commentaire par trop lyrique ou de l’improvisation musicale de Vangelis. Mais sitôt le film terminé, on garde en mémoire le geste créateur et l’on se sent plus proche de l’artiste.
Frédéric Rossif, Georges Mathieu ou la fureur d’être, Zoroastre, DVD bilingue, 53 minutes, 20 € (prix de lancement).
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Dans la main du peintre Georges Mathieu
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°596 du 1 novembre 2007, avec le titre suivant : Dans la main du peintre Georges Mathieu