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Culte de l’objet

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 17 février 2009 - 456 mots

Premier répertoire des objets classés monument historique, fruit du travail des conservateurs des antiquités et objets d’art de France.

À l’occasion du centenaire de la création de leur métier, les conservateurs des antiquités et objets d’art de France (CAOA) font le bilan d’un siècle d’activité et signent le premier répertoire des objets classés monuments historiques.
Parents pauvres des métiers du patrimoine (lire le JdA no 243, 22 septembre 2006, p. 36), beaucoup moins connus – et reconnus – que leurs homologues des musées, ces professionnels ont pour mission de recenser l’ensemble des objets mobiliers propriété de leur département et conservés in situ dans les églises, cathédrales, abbayes, mais aussi dans les hôpitaux, mairies, universités, sites industriels ou ruraux, ou encore demeures privées. Les CAOA rappellent ici leur rôle de médiateur entre la population et le patrimoine du territoire, eux qui donnent « du sens à la conservation des œuvres ». Leur action permet à chacun de « s’approprier » ce patrimoine de proximité, ces objets qui ont le pouvoir de « parler à l’imaginaire humain ». Et de préciser : « C’est parce que l’objet matériel nourrit la pensée par sa forme et sa présence que sa conservation – ou sa destruction – est un enjeu. » Plus de 130 000 objets, répartis sur quelque 10 000 lieux différents, sont actuellement protégés au titre de monument historique ; plus de 80 % d’entre eux concernent le patrimoine religieux. Le présent catalogue permet d’en découvrir toute la diversité : chape brodée dans la soie, squelette de pierre d’un monument funéraire du XVIe siècle, décor peint de la voûte d’une église, horloge d’édifice du XVIIIe siècle, piano-forte, moulin à vapeur pour broyer la canne à sucre, mobilier de bâtiment public, pompe à incendie… Les œuvres y sont d’abord classées par ordre chronologique (périodes antique, médiévale ; Renaissance ; âge classique ; époque des Lumières ; le siècle de Mérimée et les Temps Modernes). Puis, dans une deuxième partie, elle sont distinguées selon leur fonction : « objet de savoir, de métier » ; « objet emblème » ; « objet à l’épreuve » (ou objet restauré) et enfin « l’objet dans son monument » (le décor monumental).
En conclusion, le lecteur trouvera un dossier « Avis de recherche » comportant une sélection des milliers d’œuvres aujourd’hui disparues. Une manière de rappeler qu’il s’agit d’un patrimoine particulièrement fragile et dont il faut prendre soin.

Hélène Palouzié (sous la dir. de), Icônes et Idoles. regards sur l’objet Monument historique, éd. Actes Sud, Arles, 2008, 474 p., 49 euros, ISBN 978-2-7427-8022-8.

À lire également : Emmanuel Moureau, Isabelle Darnas et Agnès Barruol (sous la dir.), Regards sur le patrimoine textile, éd. Actes Sud, Arles, 2009, 166 p., 25 euros, ISBN 978-2-7427-8138-6.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°297 du 20 février 2009, avec le titre suivant : Culte de l’objet

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