MONOGRAPHIE - Toute œuvre prend sa source dans les joies et traumatismes de l’enfance. La peinture de Gérard Garouste (né en 1946) a pris tout son sens depuis l’autobiographie qu’il a publiée récemment (L’Intranquille) et dans laquelle il raconte son père, violent, antisémite et ayant fait fortune pendant la guerre en spoliant les juifs.
Ainsi s’expliquent, sur un plan psychologique, ses crises de délire, et, sur un plan artistique, son cycle de toiles savantes et religieuses conçues à partir de l’étude du Talmud. Selon Michel Onfray, qui préface cette monographie, essentiellement constituée d’illustrations en pleine page du travail de Garouste depuis trente ans, le peintre « rachèterait la faute du père antisémite par [sa] peinture talmudique ». Ayant en tête cela, on « lit » avec d’autant plus d’intérêt ses tableaux tout en se laissant bercer par l’histoire qu’ils racontent.
On peut ne pas aimer ses toiles très travaillées, ses personnages aux formes étranges, ses symboles appuyés, en un mot sa peinture, mais on ne peut enlever à Garouste une épaisseur humaine qui fonde un univers si singulier.
Collectif, Gérard Garouste, Skira Flammarion, 290 p., 60 €.
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Collectif, Gérard Garouste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°622 du 1 mars 2010, avec le titre suivant : Collectif, <em>Gérard Garouste</em>