Par son ampleur, son systématisme et le nombre de ses fidèles, le culte maoïste égale à bien des égards celui des grandes religions monothéistes.
Cet ouvrage le démontre une fois encore, en publiant plus de huit cents objets ou photos à l’effigie de Mao ou des héros de la Révolution. Statuettes, montres, éventail, médailles, tasses, aucun support n’échappe à la propagande qui a soigneusement choisi les portraits de Mao ainsi déclinés à l’infini. Le portrait officiel de la place Tien An Men refait chaque année, ou celui du jeune Mao réalisé à partir d’une photo de 1936 par Edgar Snow et minutieusement retouché, ou encore le portrait intitulé En route vers Anyuan, une commande entièrement fabriquée. À l’instar de l’iconographie religieuse, tout est symbole. Chaque portrait porte un discours adapté aux visées politiques du moment. Les auteurs savent raconter avec efficacité la gigantesque manipulation qui préside à la construction du mythe. Ils rappellent aussi justement que malgré les millions de morts du Grand Bond en avant et la perversité du personnage, la « démaoïsation » n’est toujours pas à l’ordre du jour en Chine.
Claude Hudelot, Guy Gallice, Le Mao, Rouergue, 2009, 540 p., 52 €.
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Claude Hudelot & Guy Gallice : "Le Mao"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°617 du 1 octobre 2009, avec le titre suivant : Claude Hudelot & Guy Gallice : "Le Mao"