À vos calepins ! Il vous faudra en effet prendre moults notes pour parvenir à suivre les rebondissements de ce Cluedo de la Renaissance.
Pas tant à cause de son intrigue que pour son récit choral. Laurent Binet s’écarte du registre dans lequel il excelle depuis des années, le roman, pour s’aventurer sur un sentier nettement moins balisé : le polar épistolaire. Or, de la polyphonie à la cacophonie il n’y a qu’un pas. Et hélas l’auteur perd son lecteur dans les arcanes de la cour des Médicis, et les secrets d’alcôve ou d’atelier. Il est en effet ardu de s’y retrouver dans les échanges de cette vingtaine de correspondants, du duc à l’artisan broyeur de couleurs, qui dissertent sur qui a tué Pontormo et pourquoi. L’artifice narratif prend vite le pas sur le plaisir littéraire et la curiosité. Et ce n’est pas le style ampoulé dont il affuble les artistes qui aide à faire passer la pilule. Pourquoi diable vouloir faire parler Michel-Ange et toute sa clique comme des chartistes ou des guides touristiques ? Voilà le vrai mystère de ce livre.
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Cacophonie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Cacophonie