Prix

Avec le Prix Aica, la critique d’art fait entendre sa voix

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 26 mars 2018 - 480 mots

Le 20 avril 2018 se déroulera, au Palais de Tokyo, la 6e édition du prix Aica France de la critique d’art.

Aucun des dix candidats de ce prix, créé par la section française de l’Association internationale des critiques d’art, n’échappera à la règle du Pecha Kucha, bruit de la conversation en japonais. En 6 minutes et 40 secondes, chacun devra présenter l’artiste de son choix devant un jury, entouré d’un public libre d’assister à ce grand oral pas comme les autres. Le concept du Pecha Kucha, créé au Japon par les deux architectes Astrid Klein et Mark Dytham, renouvelle une procédure de candidature généralement organisée à huis clos et donne à l’exercice un parfum de performance. « L’idée est de valoriser, avec cette dynamique, l’exercice de la critique d’art qui est de faire des choix, mais aussi d’ouvrir ces interventions à un public plus large », explique Raphaël Cuir, président de l’Aica France, et nouveau directeur de l’École nationale supérieure d’art et de design de Reims. D’où l’accent mis également sur le fait que les critiques d’art sélectionnés à concourir ne révèlent le nom de l’artiste choisi que le soir même de l’événement. Suspens redoublé donc, pour un prix de la critique d’art voué à promouvoir la scène artistique nationale en général et les 480 membres de l’Aica France en particulier. Depuis la création du prix en 2013, le ou la lauréat(e) bénéficie en effet d’une publication chez l’éditeur de son choix, mais peut se voir aussi inviter par une institution à réaliser une exposition. Ce fut le cas de J. Emil Sennewald, prix Aica 2016, pour sa présentation de l’œuvre d’Agnès Geoffray. La parution de leur très bel ouvrage Before the Eye Lid’s Laid (« Avant la pose des paupières »), édité chez La lettre volée [223 p., 24 €], s’est accompagnée au Centre photographique d’Île-de-France de la première monographie de l’artiste en France. En juin 2018, Les Presses du réel éditeront le livre de Rahma Khazam, prix Aica 2017, pour sa présentation du travail de Franck Leibovici. L’Aica France n’a pas encore concrétisé de partenariat pour une exposition. Mais là n’est pas la vocation du prix bien que, depuis Anne Tronche, première lauréate du prix, l’ouvrage sur Laura Amiel [Silvana Éditoriale, 128 p., 18 €] ait donné lieu à une exposition au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne.

Critiques d'art confirmés ou en devenir, les profils des lauréats diffèrent autant que les ouvrages publiés. Fragments liminaires de Marc Lenot et Estefanía Peñafiel Loaiza [Les Presses du réel, 208 p., 19 €] affirme sa personnalité à l’instar de Sparkling Past de Klaus Speidel et Benjamin Hugard [RVB Books, 104 p., 22 €]. Quant au prix Aica remis chaque année par les 5 000 membres que compte l’association au niveau international à un critique d’art pour sa carrière, il a été remis en novembre 2017 à Georges Didi-Huberman lors de son 50e congrès.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°711 du 1 avril 2018, avec le titre suivant : Avec le Prix Aica, la critique d’art fait entendre sa voix

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