Jean Clair, ex-directeur du musée Picasso et commissaire de nombreuses expositions (« Mélancolie » entre autres), traîne une réputation de « passéiste », voire de réactionnaire. Une réputation qu’il doit à son antipathie pour l’art abstrait. Et aussi à une certaine maladresse. Cette anthologie de ses textes de catalogues ou d’articles montre une fois encore que ce polémiste n’aime rien moins que l’iconologie. Il s’en justifiait d’ailleurs dans un entretien accordé à L’œil en janvier 2005 : « Je refuse cette légèreté française qui fait qu’on ne prend en considération que le devenir des formes sans avoir à l’esprit le corpus des idées scientifiques et philosophiques qui l’enracine quelque part. » Il est servi dans cet exercice par une immense culture, quoique très imprégnée du monde antique grec. Et c’est là que réside la difficulté de ce mélange : à moins de sortir de la rue d’Ulm ou de consulter le dictionnaire tous les trois mots, on peine à saisir la pensée de l’auteur tant elle est encombrée d’érudition. Dommage, car c’est une pensée aiguisée.
Jean Clair, Autoportrait au visage absent, écrits sur l’art (1981-2007), Gallimard, 460 p., 25”‰euros.
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Avec Jean Clair, trop d’érudition brouille le message
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°601 du 1 avril 2008, avec le titre suivant : Avec Jean Clair, trop d’érudition brouille le message