Imaginaire, l’univers de la littérature pour enfants est avant tout constitué d’images.
Ce sont elles qui tiennent la structure du récit et l’intérêt de l’histoire pour l’enfant. Elles vivent d’abord dans le corps du texte, évocatrices, inspiratrices. Elles nous parlent des profondeurs de l’âme et d’un certain chemin de la vie à travers les péripéties d’un personnage imaginé. Elles se retrouvent aussi dans le paratexte, parmi les dessins qui accompagnent le récit, complètent l’histoire ou bien choisissent de nous en narrer une tout autre… Aussi, par leur puissance évocatrice, génératrice de questionnements, elles nous rappellent que l’espace d’une narration est avant tout celui d’une relation. Une relation nourrie du rapport de l’enfant qui, lorsqu’il bouquine, est accompagné de l’adulte qui feuillette. Une lecture partagée, où le lien à l’image est omniprésent. Ce premier pas de la jeunesse vers l’évocation, l’ailleurs, c’est aussi un premier pas vers la représentation, vers la création, l’humour, la poésie, les arts. Et parfois les musées. À l’été 2020, Léopold Chauveau était à l’honneur au Musée d’Orsay. Il en ressort La Maison des monstres qui regroupe soixante-quatre de ses illustrations, drôles, inspiratrices, parlantes. Plus récemment, nous pouvons citer Quel tableau ! de Julien Couty, qui se joue de l’histoire de l’art avec un humour décalé et détourne vingt-deux œuvres de maîtres pour nous conter un présent soucieux de transmission et d’écologie. En regard, 5 animaux d’artistes met en scène cinq sculptures de papier qui s’ouvrent au fil des pages, inspirées d’œuvres majeures issues de l’histoire de l’art. Cinq possibilités de récits qui nous montent au visage et nous ouvrent la voie des arts. Encore. Dans une interrogation sur le rapport entre la littérature jeunesse et l’expressivité des arts, les éditions Diane de Sellier ont également publié un beau livre à l’automne dernier, qui rapproche les contes de Perrault et l’art brut. Autant de rappels essentiels : qu’il joue avec nos concepts, nos attentes ou notre vision du monde, l’art s’adresse à l’enfant en nous, riche d’ouverture, de découverte et terrain de tous les récits.
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Arts et jeunesse, les racines d’un lien
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Abonnez-vous dès 1 €Julien Couty, Quel tableau !, Editions du Rouergue, 54 p., 16 €.
Dominique Ehrhard & Anne-Florence Lemasson,
5 Animaux d’artistes, Les Grandes Personnes, 14 p. animées, 29,50 €.
La Maison des monstres, Léopold Chauveau, Orsay/RMN Grand Palais, 64 ill., 9,90 €.
Les Contes de Perrault illustrés par l’art brut,
Diane de Selliers, La Grande Collection, 371 p., 230 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°742 du 1 mars 2021, avec le titre suivant : Arts et jeunesse, les racines d’un lien