Arte célèbre l’expressionnisme

À l’occasion de l’exposition « Le cinéma expressionniste allemand » organisée à la Cinémathèque française, du 26 octobre 2006 au 22 janvier 2007, une soirée « Thema » est consacrée à ce courant artistique, avec en première partie, un documentaire réalisé par Stan Neumann. À l’aide de documents d’époque, celui-ci montre comment l’expressionnisme est lié à l’histoire politique et sociale de son temps. La généalogie du mouvement est mise en relation avec le climat autoritaire qui règne dans l’Allemagne de Guillaume II au début du siècle. À travers l’animation de figures en pâte à modeler, le film s’attache alors à définir les principes esthétiques de l’expressionnisme, opposé aux diktats de l’art officiel. Le rejet de la ressemblance et l’affirmation de la singularité de leur vision intérieure aboutiront à la condamnation de ces artistes par le régime nazi, comme en témoigne l’exposition « Art dégénéré » à Munich en 1936, ici largement documentée. L’acteur François Marthouret relate en voix off l’histoire de l’expressionnisme qui occupe tout le terrain de l’art moderne en Allemagne et en Autriche de 1905 à 1924. Une première vague munichoise et dresdoise est initiée avec la création en 1905 de Die Brücke – notamment par Kirchner–, et, en 1911, par celle de Der blaue Reiter, fondé par Kandinsky et Franz Marc. Après la Première Guerre mondiale, l’installation des artistes à Berlin est marquée par une expression plus torturée. Le documentaire analyse l’impact de la guerre chez les artistes, évoqué par les représentations macabres d’Otto Dix, de Max Beckmann ou George Grosz…