Architecte et théoricien florentin, Leon Battista Alberti (1404-1472) est l’une des grandes figures de la Renaissance.
On lui doit parmi ses plus marquants écrits un traité d’architecture, L’Art d’édifier (1452), un autre sur la famille, I libri della famiglia, et De pictura (1435), un ouvrage où il explique sa théorie de la perspective géométrique. Il se passionne pour les arts, mais aussi pour les sciences, la morale, la littérature ou le langage, rédigeant vers 1433 la première grammaire italienne.
La biographie écrite par Franco Borsi, professeur d’histoire de l’architecture à Florence et Stefano Borsi, professeur d’histoire de l’art à Naples, suit un schéma thématique (la famille, le pouvoir, le savoir…) et chronologique, pour cerner au plus près les multiples facettes d’un personnage souvent réduit à ses qualités d’architecte.
Selon Giorgio Vasari (1511-1574), Alberti est un éminent théoricien, mais il émet des réserves sur sa pratique. Ce que rappellent les auteurs dans l’intéressant chapitre consacré à la construction du « mythe d’Alberti ». « Ses livres sont si bien rédigés que, parmi les artistes modernes, nul ne peut rivaliser avec lui sur ce plan. Ses écrits ont tant de poids lorsque sa plume emprunte la langue latine que chacun pense qu’il a dominé tous ceux qui, meilleurs praticiens, l’ont dépassé dans l’exécution », écrira-t-il dans ses Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes.
La première « vie » d’Alberti
Malgré ce jugement sévère du célèbre peintre et auteur italien, Alberti apparaît dans cette biographie comme l’emblème d’un renouveau en matière de construction et de pensée, et son apport à l’histoire des arts et de l’architecture en Italie est patent. Modèles d’équilibre et de rigueur, le palais Rucellai et la façade de Santa Maria Novella en témoignent à Florence, comme Sant’Andrea à Mantoue et San Francesco à Rimini.
Mise à part celle de Girolamo Mancini parue en 1882 (révisée en 1911), l’ouvrage constitue la première biographie d’Alberti. Écrits, œuvres, vie personnelle et liens entretenus avec ses principaux commanditaires s’y mêlent pour nourrir un texte dense et très documenté, avec plus de 600 notes.
Même si certaines parties très pointues s’adressent en premier lieu à des spécialistes, ce livre construit en mosaïque, fort de ses chapitres brefs, devrait également passionner les moins spécialistes qui découvriront un ou plusieurs aspects de l’œuvre et de la personnalité de l’érudit humaniste.
Franco et Stefano Borsi, Alberti, une biographie intellectuelle, Hazan, 382 p., 35 €.
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Alberti, une biographie en mosaïque
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Alberti, une biographie en mosaïque