Adieux aux vivants

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 mai 2005 - 147 mots

L’air grave, les grands yeux tristes, le silence. Les portraits de Fayoum n’ont de cesse d’interpeller Jean-Christophe Bailly, auteur de L’Apostrophe muette.

L’ouvrage propose une lecture personnelle de ces portraits ornant des momies datant des trois premiers siècles de notre ère. Situés à la croisée de trois cultures – grecque, romaine et égyptienne –, ces visages forment la transition entre le rite millénaire de la momification et l’apparition de la chrétienté. Frappé par leur unité, l’auteur s’interroge sur leur origine et surtout leur fonction. Dans un style clair, rapide et accessible, il dévoile son argument à grand renfort d’illustrations. Selon Bailly, la raison de ces portraits est l’absence. Les défunts sont partis, mais ils continuent à nous regarder, « ils nous apostrophent pour toujours sans violence, mais avec une insistance continue et contenue ».

Jean-Christophe Bailly, L’Apostrophe muette. Essai sur les portraits de Fayoum, éd. Hazan, 2005, 176 p, 22 euros, ISBN 2-75410-012-1.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°215 du 13 mai 2005, avec le titre suivant : Adieux aux vivants

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