Antiquaire parisien de renommée internationale, Yves Mikaeloff met en vente le 21 mai, chez Christie’s New York, l’essentiel de ses collections. Il souhaite dorénavant se consacrer à une activité de conseil pour fondations et collectionneurs.
PARIS - Tout en affirmant que le métier d’antiquaire est "merveilleux" et que sa société est prospère, Yves Mikaeloff vient de prendre une décision radicale : la vente de son stock, un des plus beaux au monde. "Je tourne la page, dit-il, mais n’abandonne pas l’art, je continue autrement." Sa décision a mûri tout doucement. Elle était en gestation au moment de la Biennale et il a sauté le pas en novembre, après la foire de New York.
Il veut désormais réconcilier l’avant-garde et les trésors du passé en offrant son expérience pour l’ouverture de lieux contemporains abritant des collections d’art ancien. Bref, organiser entre des créations d’époques et de disciplines différentes une confrontation qui, selon lui, révélera la beauté des unes et des autres. L’idée l’habite depuis longtemps. On pouvait le constater à la dernière Biennale où son stand, audacieux et dérangeant, a fait mouche. De grandes structures métalliques y encadraient un superbe mobilier XVIIIe. Beaucoup ont crié au scandale, d’autres se sont enthousiasmés.
Yves Mikaeloff change donc de casquette et s’oriente vers une activité de conseil. Il désire susciter des vocations dans le monde des affaires et de la finance, trouver des fonds et contribuer ainsi à la naissance de fondations privées. Avant ce nouveau départ, l’antiquaire fait table rase et disperse ses collections sans nostalgie ni regret. Tout (environ 300 lots, dont l’estimation est en cours) part à New York, à l’exception de l’art persan, interdit aux États-Unis. Il vendra donc ses tapis, dont certains sont du XVIe siècle, chez Christie’s en raison des liens privilégiés noués avec les dirigeants de la maison. Il a fait partie avec eux d’un groupe de travail chargé d’étudier auprès des fonctionnaires de la Communauté européenne les problèmes spécifiques aux professions artistiques (TVA, droit de suite, libre circulation des objets).
Cette nouvelle orientation n’est pas le prélude à une installation outre-Atlantique. "Certes, dit-il, le marché de l’art, pénalisé par une fiscalité aberrante, quitte l’Hexagone et même l’Europe, mais j’appartiens à la maison France et j’y reste."
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Yves Mikaeloff tourne la page
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°33 du 1 février 1997, avec le titre suivant : Yves Mikaeloff tourne la page