LILLE
La deuxième édition de l’Around Video Art Fair, qui vient de se tenir dans un hôtel à Lille, confirme l’ambition de cette nouvelle foire tournée vers la vidéo.
Lille. En dehors de Loop Barcelona, créée en 2003, il existe peu de foires consacrées à l’art vidéo. Around Video Art Fair s’est lancée sur ce créneau l’an dernier, à l’initiative d’un couple de collectionneurs, Catherine et Renato Casciani. Calquée sur le modèle de la Loop, également installée dans un hôtel, la foire a quasiment doublé cette année le nombre de galeries participantes par rapport à son édition inaugurale et attiré plus de professionnels (responsables d’institutions et de fondations, commissaires indépendants, critiques d’art…), qui ont pour certains combiné leur visite avec le week-end de clôture de la triennale d’art contemporain Lille3000. D’autant que des partenariats avaient été mis en place avec les institutions locales, pour un programme étoffé de visites : au Frac Grand Large à Dunkerque, au Louvre-Lens, au Fresnoy à Tourcoing… « Beaucoup de nos invités découvraient ces institutions », note Haily Grenet, la directrice de la foire.
Une quarantaine de galeries étaient réparties dans les étages de l’hôtel Moxy Lille City, chacune proposant une exposition personnelle d’un artiste. La projection des vidéos, sur un écran plat de type domestique, était parfois accompagnée de la présentation de quelques œuvres, peintures, sculptures ou dessins, pour des prix démarrant en dessous de 1 000 euros. Un homme sans image, d’Enrique Ramírez, qui avait été présenté en 2021 au Centre Pompidou car l’artiste comptait parmi les finalistes du prix Marcel Duchamp 2020, était ainsi montré en regard d’une série de tableautins et dessins (autour de 1 200 €).
Tous les participants saluaient l’atmosphère chaleureuse de la manifestation, dont le format et le concept se sont révélés propices aux contacts et aux échanges – moins aux ventes. Le constat dépasse cependant la tenue de la foire. « Depuis trois ans, nous remarquons à la galerie qu’il est devenu plus difficile de vendre des œuvres vidéo. Les gens préfèrent acheter de la peinture », expliquait ainsi Anne-Sarah Bénichou. Mais la foire s’est donné pour mission de faire connaître le médium. Deux étages étaient ainsi réservés à des artistes invités : parmi eux, Justine Pluvinage et Philémon Vanorlé adoptaient dans L’Échappée le registre du reportage pour narrer une fable moderne autour de la mort et du hasard, tandis qu’un film de la série « Paysage », de Dimitri Mallet, offrait de s’immerger dans un moment de perception chromatique. Plans fixes (Le Génie des lieux, de Michel Couturier, Galerie Jacques Cerami à Charleroi) ; Bergen de Jennifer Douzenel, Galerie Catherine Issert ; montages d’images trouvées sur les réseaux sociaux (Asoul, de Francesc Ruiz, chez Florence Loewy) ; enquête de société (Quatrièmes Sarcelles, de Valérie Mréjen, Galerie Anne-Sarah Bénichou)… : les propositions rendaient compte de la diversité des formats et des écritures. Le jury, présidé cette année par Caroline Bourgeois, s’est montré pour sa part assez prudent en décernant trois prix, à Pauline Curnier Jardin/Ellen de Bruijne Projects, Enrique Ramirez/Michel Rein et Laura Gozlan/Valeria Cetraro – respectivement dotés de 2 500 euros, 1 500 euros et d’une possibilité pour la galerie de revenir gratuitement l’année suivante. Il y aura donc une troisième édition.
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Vidéo en chambre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°597 du 21 octobre 2022, avec le titre suivant : Vidéo en chambre